Les violences verbales feront l'objet d'une procédure disciplinaire.
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Les violences verbales feront l'objet d'une procédure disciplinaire.
Enfin une bonne nouvelle, y'a plus qu'à voir la suite...
Le ministre de l'Éducation nationale annonce que les violences verbales feront l'objet d'une procédure disciplinaire.
Le ministre de l'Éducation nationale réunissait mercredi les «équipes mobiles de sécurité», dispositif mêlant personnels de l'Éducation nationale et de la police, pour faire le point sur le programme de sécurisation des établissements scolaires. Parallèlement à ces éléments, et dans la lignée des États généraux de la sécurité à l'école, organisés au mois d'avril dernier, Luc Chatel veut offrir aux professeurs des outils concrets pour «redonner du sens» aux sanctions dans le cadre scolaire.
LE FIGARO. - Pourquoi s'intéresser aux sanctions scolaires ?
Luc CHATEL. - Je me souviens d'un fait grave, l'an dernier: des collégiens avaient violé une de leurs camarades. Le reportage précisait qu'à titre de sanction les élèves avaient été renvoyés de leur établissement. Le viol est un crime, la sanction relève d'abord du pénal. Mais au plan éducatif, le renvoi ne suffit pas; c'est même quelquefois une solution de facilité. La sanction doit aussi faire prendre conscience de la faute, éduquer. L'école a des responsabilités vis-à-vis de ces jeunes, pour leur faire comprendre la gravité de leur acte. C'est pour cette raison que j'avais confié au criminologue Alain Bauer la mission de réfléchir à l'efficacité des sanctions à l'école.
L'école ne sait-elle pas répondre aux transgressions ?
Les différentes sanctions existantes sont souvent méconnues des élèves, et parfois même des personnels. Elles sont donc mal appliquées, ou bien elles sont en décalage avec la faute commise. Certains professeurs peuvent être tentés d'exclure de la classe l'élève perturbateur sans toujours savoir qui va le récupérer. Quoi qu'il en soit, il faut garder à l'esprit qu'une sanction, pour être efficace, doit être compréhensible et éducative.
Que proposez-vous aux professeurs, qui ont souvent l'impression d'être seuls en première ligne sur ce sujet ?
Une série de dispositions sera présentée en conseil supérieur de l'éducation le 23 septembre prochain. Les décrets d'application seront publiés d'ici à la fin de l'année. Le principe consiste avant tout à rappeler les règles élémentaires de civilité à travers une charte intégrée au règlement intérieur. Cela peut paraître anodin, mais il est nécessaire de solenniser ces règles. D'autre part, certaines procédures acquerront un caractère systématique. Ainsi, toute violence verbale à l'égard des personnels entraînera une procédure disciplinaire, et toute violence physique donnera lieu à un conseil de discipline. L'idée est qu'il ne faut jamais laisser se perdre la riposte de l'institution. Car, quand un professeur est agressé, ce n'est pas le problème de ce seul professeur, mais celui de toute l'institution. L'école doit faire corps. Mais, d'un autre côté, il faut que l'exclusion -de la classe ou de l'établissement- retrouve son caractère exceptionnel. Et nous supprimons les exclusions temporaires de l'établissement de plus de huit jours, qui participent au décrochage scolaire.
Quelle réponse doivent donc adopter les professeurs pour gérer les conflits quotidiens ?
Pour leur apporter une réponse efficace, nous institutionnalisons la commission de vie scolaire. Le chef d'établissement la préside et en choisit les membres. Elle examine la situation d'élèves au comportement inadapté et y apporte une réponse éducative. Dans les cas les plus graves, ces commissions pourront se tourner vers les établissements de réinsertion scolaire que nous créons à partir de cette rentrée. Les élèves les plus difficiles y seront accueillis pour au moins un an. Parallèlement, nous voulons développer les sanctions alternatives, comme les mesures d'utilité collective. Le but est que les élèves prennent conscience de la gravité de leur acte et réparent. Cela peut prendre la forme d'une activité de solidarité ou de formation au sein d'une association, ou d'une réparation à l'intérieur de l'établissement.
Le problème des sanctions est-il à ce point crucial aujourd'hui ?
L'école ne fonctionne que s'il y a une autorité. Et pour cela, toute infraction doit être sanctionnée. À un moment, ces questions sont devenues secondaires dans la pédagogie. On essaye donc de faire évoluer les mentalités en reprenant les fondamentaux, comme il aurait fallu ne jamais cesser de le faire.
Le Figaro
Le ministre de l'Éducation nationale annonce que les violences verbales feront l'objet d'une procédure disciplinaire.
Le ministre de l'Éducation nationale réunissait mercredi les «équipes mobiles de sécurité», dispositif mêlant personnels de l'Éducation nationale et de la police, pour faire le point sur le programme de sécurisation des établissements scolaires. Parallèlement à ces éléments, et dans la lignée des États généraux de la sécurité à l'école, organisés au mois d'avril dernier, Luc Chatel veut offrir aux professeurs des outils concrets pour «redonner du sens» aux sanctions dans le cadre scolaire.
LE FIGARO. - Pourquoi s'intéresser aux sanctions scolaires ?
Luc CHATEL. - Je me souviens d'un fait grave, l'an dernier: des collégiens avaient violé une de leurs camarades. Le reportage précisait qu'à titre de sanction les élèves avaient été renvoyés de leur établissement. Le viol est un crime, la sanction relève d'abord du pénal. Mais au plan éducatif, le renvoi ne suffit pas; c'est même quelquefois une solution de facilité. La sanction doit aussi faire prendre conscience de la faute, éduquer. L'école a des responsabilités vis-à-vis de ces jeunes, pour leur faire comprendre la gravité de leur acte. C'est pour cette raison que j'avais confié au criminologue Alain Bauer la mission de réfléchir à l'efficacité des sanctions à l'école.
L'école ne sait-elle pas répondre aux transgressions ?
Les différentes sanctions existantes sont souvent méconnues des élèves, et parfois même des personnels. Elles sont donc mal appliquées, ou bien elles sont en décalage avec la faute commise. Certains professeurs peuvent être tentés d'exclure de la classe l'élève perturbateur sans toujours savoir qui va le récupérer. Quoi qu'il en soit, il faut garder à l'esprit qu'une sanction, pour être efficace, doit être compréhensible et éducative.
Que proposez-vous aux professeurs, qui ont souvent l'impression d'être seuls en première ligne sur ce sujet ?
Une série de dispositions sera présentée en conseil supérieur de l'éducation le 23 septembre prochain. Les décrets d'application seront publiés d'ici à la fin de l'année. Le principe consiste avant tout à rappeler les règles élémentaires de civilité à travers une charte intégrée au règlement intérieur. Cela peut paraître anodin, mais il est nécessaire de solenniser ces règles. D'autre part, certaines procédures acquerront un caractère systématique. Ainsi, toute violence verbale à l'égard des personnels entraînera une procédure disciplinaire, et toute violence physique donnera lieu à un conseil de discipline. L'idée est qu'il ne faut jamais laisser se perdre la riposte de l'institution. Car, quand un professeur est agressé, ce n'est pas le problème de ce seul professeur, mais celui de toute l'institution. L'école doit faire corps. Mais, d'un autre côté, il faut que l'exclusion -de la classe ou de l'établissement- retrouve son caractère exceptionnel. Et nous supprimons les exclusions temporaires de l'établissement de plus de huit jours, qui participent au décrochage scolaire.
Quelle réponse doivent donc adopter les professeurs pour gérer les conflits quotidiens ?
Pour leur apporter une réponse efficace, nous institutionnalisons la commission de vie scolaire. Le chef d'établissement la préside et en choisit les membres. Elle examine la situation d'élèves au comportement inadapté et y apporte une réponse éducative. Dans les cas les plus graves, ces commissions pourront se tourner vers les établissements de réinsertion scolaire que nous créons à partir de cette rentrée. Les élèves les plus difficiles y seront accueillis pour au moins un an. Parallèlement, nous voulons développer les sanctions alternatives, comme les mesures d'utilité collective. Le but est que les élèves prennent conscience de la gravité de leur acte et réparent. Cela peut prendre la forme d'une activité de solidarité ou de formation au sein d'une association, ou d'une réparation à l'intérieur de l'établissement.
Le problème des sanctions est-il à ce point crucial aujourd'hui ?
L'école ne fonctionne que s'il y a une autorité. Et pour cela, toute infraction doit être sanctionnée. À un moment, ces questions sont devenues secondaires dans la pédagogie. On essaye donc de faire évoluer les mentalités en reprenant les fondamentaux, comme il aurait fallu ne jamais cesser de le faire.
Le Figaro
Re: Les violences verbales feront l'objet d'une procédure disciplinaire.
Le comportement des élèves a changé et les professeurs ont parfois du mal à asseoir leur autorité.
Il y a les actes graves, ceux qui nourrissent les rubriques de faits divers, les agressions contre des professeurs ou des élèves, et puis il y a les petites infractions de tous les jours, bavardages répétés, remarques insolentes ou remises en question de l'autorité de l'enseignant. Ce sont ces tensions quotidiennes qui minent l'école et rongent peu à peu les professeurs.
«Nous sommes confrontés à des jeunes qui ne respectent plus rien, et qui nous le font sentir, témoigne Élise, professeur en Seine-et-Marne depuis cinq ans. Et quand je suis passée à l'IUFM, on m'a expliqué que toute sanction était un échec de ma pédagogie. Ça n'aide pas à trouver la bonne attitude face à un élève qui vous lance: “De toute façon, votre punition, je ne la ferai pas, et vous n'avez pas le droit de me parler comme ça”.» Des travaux de chercheurs en sciences de l'éducation expliquent que, lorsque le professeur sanctionne un élève, il est «juge et partie» puisqu'il énonce la sanction alors qu'il «est impliqué dans un conflit interpersonnel avec l'élève». Une conception de la hiérarchie entre maître et élève qui n'aide pas les jeunes professeurs à asseoir leur autorité.
Car l'ensemble des personnels le ressent: les comportements des élèves ont évolué, tout comme la mentalité de leurs parents et leur rapport à l'école. «J'ai encore reçu il y a quelque temps une lettre de parents indignés, reconnaît Philippe Vrand, président de la fédération de parents PEEP. Leur fils avait tagué le mur de la cantine et ils ne comprenaient pas qu'il soit sanctionné. Pour que ça marche, il faut que le discours soit le même du côté des parents et de l'école. Mais il est normal qu'un parent essaye de protéger son enfant.» Cette conception de la protection, pourtant, met à mal une autorité des professeurs que les mêmes parents jugent eux-mêmes insuffisante, comme le rappelait encore un récent sondage.
«On en perd toute efficacité»
«Les incidents lourds, nous savons les traiter, explique ainsi Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN, le principal syndicat de chefs d'établissement. Mais pour les transgressions plus minimes, qui sont la très grande majorité, c'est plus flou. À répéter trop souvent une sanction face à une infraction moyenne, on en perd toute efficacité.» D'où la demande du syndicat d'introduire la notion de sursis, pour pouvoir infliger des peines très lourdes comme une épée de Damoclès sur la tête des élèves.
Pour Claire Mazeron, vice-présidente du Snalc, deuxième syndicat chez les professeurs de lycée, «on explique que toute sanction doit être éducative. Les bonnes vieilles lignes d'écriture sont interdites. Or une sanction, pour être efficace, n'a pas forcément besoin d'être intelligente. Elle doit être pénible. On n'utilise plus non plus les retenues sous prétexte que cela oblige les élèves à revenir. Mais c'est le but!».
Pour la syndicaliste, les professeurs sont souvent pris entre des parents revendicatifs et une administration qui ne veut pas faire de vagues. Mais la source des tensions, selon elle, se trouve sans doute dans la présence au collège d'élèves dont les lacunes leur interdisent de comprendre le sens de l'école. C'est à cela qu'il faut répondre.
Figaro
Il y a les actes graves, ceux qui nourrissent les rubriques de faits divers, les agressions contre des professeurs ou des élèves, et puis il y a les petites infractions de tous les jours, bavardages répétés, remarques insolentes ou remises en question de l'autorité de l'enseignant. Ce sont ces tensions quotidiennes qui minent l'école et rongent peu à peu les professeurs.
«Nous sommes confrontés à des jeunes qui ne respectent plus rien, et qui nous le font sentir, témoigne Élise, professeur en Seine-et-Marne depuis cinq ans. Et quand je suis passée à l'IUFM, on m'a expliqué que toute sanction était un échec de ma pédagogie. Ça n'aide pas à trouver la bonne attitude face à un élève qui vous lance: “De toute façon, votre punition, je ne la ferai pas, et vous n'avez pas le droit de me parler comme ça”.» Des travaux de chercheurs en sciences de l'éducation expliquent que, lorsque le professeur sanctionne un élève, il est «juge et partie» puisqu'il énonce la sanction alors qu'il «est impliqué dans un conflit interpersonnel avec l'élève». Une conception de la hiérarchie entre maître et élève qui n'aide pas les jeunes professeurs à asseoir leur autorité.
Car l'ensemble des personnels le ressent: les comportements des élèves ont évolué, tout comme la mentalité de leurs parents et leur rapport à l'école. «J'ai encore reçu il y a quelque temps une lettre de parents indignés, reconnaît Philippe Vrand, président de la fédération de parents PEEP. Leur fils avait tagué le mur de la cantine et ils ne comprenaient pas qu'il soit sanctionné. Pour que ça marche, il faut que le discours soit le même du côté des parents et de l'école. Mais il est normal qu'un parent essaye de protéger son enfant.» Cette conception de la protection, pourtant, met à mal une autorité des professeurs que les mêmes parents jugent eux-mêmes insuffisante, comme le rappelait encore un récent sondage.
«On en perd toute efficacité»
«Les incidents lourds, nous savons les traiter, explique ainsi Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN, le principal syndicat de chefs d'établissement. Mais pour les transgressions plus minimes, qui sont la très grande majorité, c'est plus flou. À répéter trop souvent une sanction face à une infraction moyenne, on en perd toute efficacité.» D'où la demande du syndicat d'introduire la notion de sursis, pour pouvoir infliger des peines très lourdes comme une épée de Damoclès sur la tête des élèves.
Pour Claire Mazeron, vice-présidente du Snalc, deuxième syndicat chez les professeurs de lycée, «on explique que toute sanction doit être éducative. Les bonnes vieilles lignes d'écriture sont interdites. Or une sanction, pour être efficace, n'a pas forcément besoin d'être intelligente. Elle doit être pénible. On n'utilise plus non plus les retenues sous prétexte que cela oblige les élèves à revenir. Mais c'est le but!».
Pour la syndicaliste, les professeurs sont souvent pris entre des parents revendicatifs et une administration qui ne veut pas faire de vagues. Mais la source des tensions, selon elle, se trouve sans doute dans la présence au collège d'élèves dont les lacunes leur interdisent de comprendre le sens de l'école. C'est à cela qu'il faut répondre.
Figaro
Re: Les violences verbales feront l'objet d'une procédure disciplinaire.
Quand j'étais potache, je me serais pris une baffe pour beaucoup moins que ça et si j'avais été me plaindre à mes parents, ils m'en auraient retourné une autre. C'était au début des années 1960, c'est-à-dire il il a très longtemps.Magnyseb a écrit:«J'ai encore reçu il y a quelque temps une lettre de parents indignés, reconnaît Philippe Vrand, président de la fédération de parents PEEP. Leur fils avait tagué le mur de la cantine et ils ne comprenaient pas qu'il soit sanctionné.
GG 77- Messages : 415
Date d'inscription : 26/01/2010
Re: Les violences verbales feront l'objet d'une procédure disciplinaire.
J'ai du repeindre tout un mur dans mon lycée après Tag, ça m'a calmé. Maintenant il faut rien dire, et les enseignants ne peuvent rien dire.
Pauldine- Messages : 198
Date d'inscription : 26/01/2010
Re: Les violences verbales feront l'objet d'une procédure disciplinaire.
oh ba moi j'étais un élève calme:) jamais de bétise:lapaix quoi...
lapaix- Messages : 531
Date d'inscription : 22/03/2010
Pauldine- Messages : 198
Date d'inscription : 26/01/2010
Re: Les violences verbales feront l'objet d'une procédure disciplinaire.
mais je me rattrape maintenant
lapaix- Messages : 531
Date d'inscription : 22/03/2010
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